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Coronavirus, que de la gueule.

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Je me rends compte que ça fait maintenant presque 3 ans que je n'arrive plus à écrire une ligne. Pour écrire, il faut pouvoir penser. Bien sûr, c'est un luxe que l'accès à la pensée chez Sapiens. La règle générale, c'est la répétition, ne l'oublions pas. Mais voilà qu'un coronavirus change le cours des choses. "Crise, rupture et dépassement", c'est le titre de l'ouvrage génial de R. KAËS. Le dépassement n'est jamais que potentiel. Aujourd'hui, nous sommes dans la rupture, c'est-à-dire la panade, la vraie, la crasseuse, épaisse et vaine. Que deviennent les psychologues démunis pendant les crises sanitaires? Plongés avec les autres dans un mauvais film de science-fiction, un mélange entre Contagion, L'armée des 12 singes et Walking dead, il faut d'abord sortir de la gangue. Accepter la sidération. Penser. Peut-être. Les virus viennent toujours d'ailleurs. "Virus chinois, sorti d'un marché d

Et la politique alors?... Qu'en pensent les psychologues démunis?

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Alors déjà, je vous arrête... Depuis minuit, plus de prosélytisme en faveur de l'un ou de l'autre, ça va diminuer les prises de catch à bras raccourcis.  J'ai en ma possession un formidable recueil programmatique des "psys" publiés dans le non moins formidable "Psychologies". "15 propositions aux candidats" situées entre un "culturogramme" s'intitulant "La jalousie me gâche la vie" et un autre sur la parentalité dans l'autisme. Freud est affublé d'un bonnet phrygien. Ambiance.  On y parle éducation, yoga, dépistage, pornographie, maltraitance, GPA, démocratie, famille, et de bien d'autres choses, dans l'ordre ou le désordre. " Attention à ne pas "tout psychologiser" non plus : ils ne résoudront pas le chômage, l'insécurité, la guerre des religions, la désinformation... (ouf! : ndlr) Mais leur expérience clinique et leur capacité à prendre en charge les individus pour le

Qu'est-ce qu'on fou(t) là?

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C'est trop tard pour les voeux, on verra ça l'année prochaine. Cela dit, comme demain, c'est hier, vous pouvez aussi vous référer à ceux-là.   A l'issue de l'université, chacun pourra se dire qu'il est bon d'enrichir sa pratique par des sacro-saints colloques ou des lectures. Les colloques, s'ils vous sont financés ou accessibles, peuvent être l'occasion d'écouter vos pairs ou vos grands-pères, selon si Pr. précède leur déclinaison d'identité. Les colloques, c'est amusant, un peu comme un film américain populaire, il y a presque toujours une fin joyeuse et la justification de sa pratique. Je plaide ici pour des colloques de psychothérapies ratées, de groupes affreux, avec des psychologues épuisés, pris de tristesse, de colère et de haine... et surtout d'ennui face à des sujets qui ne bougent pas. C'est d'une véritable contemplation de l'échec qu'il nous faut, plus que d'une fête à la guimauve!...  Et puis

Les figures de l'horreur

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Julia Kristeva publie en 1980 un essai fascinant sur l'horreur dont on peut relire la 4ème de couverture ici , ainsi qu'un entretien qu'elle a donné pour France Culture. " Le voici maintenant cet habitant des frontières, sans identité, sans désir ni lieu propres, errant, égaré, douleur et rire mélangés, rôdeur écoeuré dans un monde immonde. C'est le sujet de l'abjection ." Julia Kristeva, Pouvoirs de l'horreur : essai sur l'abjection , Édition Seuil 1980, Collection : Tel Quel Les attentats du 13 novembre de cette triste année 2015 s'imposent à nous comme une autre figure de l'horreur. Car la barbarie a un visage bien humain qu'il serait trop commode de réduire à la barbarie, trop simple d'extraire de l'humanité. S'abaisser à cette facilité, c'est quelque part leur donner raison. Ils seraient autre chose que des hommes mais quoi? des animaux? Dieu?... Pourquoi? Primo Levi nous l'explique brièveme

Ce jour où j'ai oublié ma cape...

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Etrange métier que celui de psychologue... Aux tests d'orientation au collège, les futurs prétendants, après avoir répondu à moult questions toutes plus intéressantes les unes que les autres, tombaient sur des profils allant de "cosmonaute" à "magicien", plus rarement "trapéziste"... C'était simplement le début des difficultés. Certains auront même eu l'outrecuidance de devenir eux-mêmes des C.O.Psychologues, manière commode de traiter le traumatisme par la compulsion de répétition. Être, faire ou avoir l'air... ça fait toute la différence.  Un jour au sauna par 75°C, la discussion bascule. L'homme à la serviette : "Et vous, vous faites quoi dans la vie? Le psychologue démuni : - Je suis psychologue... L'homme à la serviette : - Ah, c'est vous qui intervenez quand il y a des accidents? Le psychologue démuni : - Alors... pas exactement... En fait moi je travaille avec un public x souffrant de troubles y...&q

Vogue la galère!

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Voilà un titre qui ponctue plutôt bien ces deux mois de silence blogosphérique. Il faut dire que le travail ne contribue pas franchement à décélérer... Au contraire, c'est plutôt l'accélération soudaine qui fait de nous, de moi, un simple amas de particules élémentaires livrés à leur destin cinétique.  "Alors, comment ça se passe?" s'interroge le curieux, "suffisamment bien" lui répond le psychologue démuni. Ainsi va la vie institutionnelle, et son petit bout de chemin déjà parcouru. Alors forcément, rien n'est parfait, ni eux, ni nous, ni moi, surtout moi... Travail, Trajet, Tout fatigué, c'est la formule 3 en 1 du shampoing de la "vie active", dit-on, pudiquement. Ceci dit, elle est préférable à 1000 autres situations. Le travail, c'est la santé. Oui, probablement, en tout cas un étayage important pour le Sujet, il n'y a qu'à constater les effets de son absence dans l'économie psychique de tout un chacun pour

TDAH : Trouble de la Déconcentration Assumée de l'Humanité

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Dans le numéro 1181 de Charlie Hebdo datant du 11 mars dernier, si l'on se risque jusqu'à la page 15, on peut y lire l'article de Yann Diener, psychanalyste, au titre suivant : "Les nouvelles maladies infantiles". Dessin posté via le compte twitter de Walter Foolz Ce sujet grave des enfants dits T.D.A.H (Trouble-du-Déficit-de-l'Attention avec ou sans Hyperactivité) y est traité avec humour, grinçant. Le dessin qui l'accompagne rappelle que nous lisons "Charlie" et non une revue spécialisée ou un journal au sens classique, s'il en est. Ceci étant, la liberté de ton qu'il s'accorde tranche avec les mièvreries habituelles qu'on peut lire ou entendre sur le sujet. A mon sens, il interroge au moins trois points intéressants. En premier lieu, l'utilisation de sigles pour nommer les troubles, voire les confondre avec le sujet est franchement détestable. "Il va comment ton TDAH? Il n'est pas TOP au moins?&q